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Modèle Scandinave – Inspirations pour la vanlife

Nos articles sont écrits en français et en anglais. La version anglaise est en bas de page.

Our posts are both written in french and english. English version is below this article.

Quand la Vanlife rencontre ses maîtres à penser

Difficile de traverser les pays nordiques en faisant abstraction de leur réputation de pays prospères et heureux. Au fil des kilomètres, et en s’imprégnant de l’atmosphère ambiante, on n’a pas pu faire autrement que de se demander : et s’ils avaient compris un rapport à la nature et au temps que la vanlife cherche à incarner? Théorie et mise en pratique – quand la vanlife rencontre ses maîtres à penser.

Le Hygge Danois – culte du bien-être et du cocooning

La philosophie de vie danoise a envahi les foyers récemment. Si vous vous trouvez à apprécier être au chaud en entendant la pluie marteler vos vitres, à profiter de lire un livre les jambes glissées sous un plaid ou à savourer les instants en étant blotti dans son canapé après une longue journée; il se peut que vous en soyez déjà un adepte qui s’ignore.

Si le mot, difficile à traduire en français, emprunte beaucoup à l’idée de devoir survivre en hiver, la vanlife peut lui emprunter également beaucoup d’attributs. Sentiment de sécurité, confort, chaleur et convivialité sont les objectifs poursuivis dans chacun des rituels à adopter au quotidien pour prendre soin de soi. La finalité reste de créer un environnement favorable au bonheur.

Dans l’art de voyager lentement, de savourer chaque instant, du chant des oiseaux au petit matin, aux dernières lueurs du soir depuis son lit, la vanlife semble définitivement être très « hygge » dans ses grandes lignes.

Des bougies, une guirlande lumineuse au mur : des accessoires indispensables à la création d'une ambiance chaleureuse dans un van
Le Allemansträtt Suédois et l’Allemannsretten Norvégien– quand l’homme et la nature ne font qu’un

Dans ces pays où la nature est omniprésente et l’homme cherche à composer avec elle, le droit de libre accès à la nature s’est peu à peu imposé dans la loi afin de permettre à tous de profiter librement de ce que la nature a à offrir. Au-delà d’un droit coutumier, il est inscrit dans la Constitution suédoise depuis 1994.

 

Malgré cela, la liberté n’est pas exempte de certains encadrements pour éviter un usage abusif de ce droit. Conditions de distance vis-à-vis des habitations et interdiction de laisser des déchets derrière soi accompagnée d’amendes qui agissent comme un bâton et une sanction devant dissuader de tous comportements irrespectueux de l’environnement. Par ailleurs, de nombreux panneaux « no camping » pullulent là où il semblait se trouver le spot de bivouac parfait auparavant. Serait-ce le signe d’une exaspération locale face à un comportement irrespectueux ? Comment restaurer une confiance parfois brisée et assurer la libre accessibilité des lieux ?

Nightspot Suédois au bord d'un lac au coeur de la forêt
La nature comme bien public – du droit au devoir il n’y qu’un pas…

La nature est accessible à tous, mais elle est au-delà de ça le bien de tous. En ce sens, difficile de ne pas lier directement ce droit d’accès à la nature avec un appel à ne pas la détruire. Le droit d’accès à la nature ne se traduit pas seulement comme celui d’en profiter, mais également d’en prendre soin. Il s’agirait particulièrement de s’appuyer sur le bon sens, les responsabilités de chacun vis-à-vis de l’autre – une forme de socialisation par la nature, loin des concepts de propriété privée et plus proche d’une logique contractuelle entre individus autour d’un bien commun. Si je mets mon van à cet emplacement, cela ne doit pas nuire à autrui : ni à celui qui souhaite continuer d’utiliser la route et doit pour cela bien voir et disposer d’un passage, ni à celui qui passera vraisemblablement après moi pour profiter de ce spot.

…Mais un pas difficile à franchir vers une maturité partagée

Mais avons-nous atteint ce degré de maturité aujourd’hui ? A des échelons individuels, voire locaux, il est fort probable. Nous voyons se multiplier les volontés de réduire son impact environnemental malgré une vie en van parfois synonyme de pollution dans le moyen de transport employé – réduction de sa consommation d’eau, installation de panneaux solaires, utilisation de produits biodégradables comptent parmi les sujets de prédilection sur les groupes d’échanges de la communauté vanlife.

 

Mais l’émergence d’une conscience globale à ce propos est un travail long et fastidieux comme en témoignent les longues années de débats et de négociations autour de politiques environnementales à différentes échelles. Signes de compréhensions culturelles différentes, et de la nécessité de confronter les points de vue pour trouver une vérité commune.

 

Alors en attendant que la nature devienne un bien public, gouverné par le bon sens, nous allons nous emmitoufler sous un plaid en profitant de la vue sur les Fjords en réfléchissant à comment demain un comportement nettement plus humain envers la nature pourrait se généraliser.

Nightspot sur l'île de Smogen en Suède - Le soleil et l'horizon à perte de vue

Focus théorique – G. Hardin VS E. Ostrom sur le ring – Contre la tragédie des biens communs

 

Si la réflexion autour du libre accès des biens communs vous intéresse, puisez matière à réflexion dans les travaux suivants.

 

Selon G. Hardin (La Tragédie des Biens Communs, 1968), les biens communs auraient un destin tragique du fait d’une surexploitation des ressources disponibles, mais les concepts scandinaves semblent œuvrer en faveur d’une protection des ressources considérées comme commune. Les travaux d’E. Ostrom (La Gouvernance des Biens Communs, 1990) Nobel d’Economie en 2009 souligne le rôle des normes sociales et de l’implication personnelle dans un usage raisonné des biens communs à disposition.

 

Intéressant également de comprendre l’approche contractuelle autour de la nature développée par Camille Girault dans « Le droit d’accès à la nature en Europe du Nord : partage d’un capital environnemental et construction d’un espace contractuel », VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement (Référence – Hors-série 29 | mars 2018, mis en ligne le 15 mars 2018. Lien)

Nordic model – Vanlife inspirations

It would be difficult to drive through the Nordic countries and not take into account the fact that they are well-known to be prosperous and happy countries to live in. Watching the road and getting used to the atmosphere around, we couldn’t help but ask ourselves: what if they had understood a link to nature and time that vanlife embodies? Theory and practice – vanlife inspirations certainly have nordic roots.

The Danish Hygge – The importance of cozy atmosphere and welfare

The Danish philosophy is suddenly a current trend. If you enjoy a day inside in a warm atmosphere while the rain is pumping the windows, enjoy a great book with your legs warmed up under a cover, or enjoy moments huddled in your couch after a long day, you might already be an enthusiastic follower.

 

The concept, difficult to translate, derives from the fact that you have to live through winter. Vanlife can also by derivation borrows many dimensions of this concept. A safe, comfy, warm and cozy place are the ultimate characteristics of a hygge place, in which you can feel at home, and go through daily routine happily and peacefully. By promoting slow travel and enjoyment of each moment, from hearing birds sing in the morning, to the last sun beams on your face from your bed, vanlife is definitely very « hygge » in some ways.

The Swedish Alllemansträtt or the Norvegian Allemannsretten – when men and nature seem to be virtually one

In these countries, where nature is everywhere, and men try to cope with it in order to adapt to its environment, the right to roam, or outdoor access right, has been enforced little by little, enabling each and every one to enjoy nature. Beyond customary law, it has even been written down in the Swedish Constitution since 1994.

 

However, the freedom granted to enjoy nature does not come without any guidelines, in order to prevent any abusive use of this right. Conditions to stand at least 150m from any living place, interdiction to leave garbage behind you and fines in case you would are also used as a stick and sanction for any disrespectful behaviour. Furthermore, it seems that many « no camping » signs are mushrooming where used to stand the perfect nightspot in nature. Would this be the sign of local frustration regarding past disrespectful behaviour? How to put back faith within local population and restore the free access of these places?

Nature as a public good – from right to duty there is only one step…

Nature is meant to be accessible for everyone, but beyond that, it does also belong to everyone. In that sense, it would be hard not to correlate the right to roam with a call for respecting nature. The right to roam does not only grant access to nature, but also calls each and every one to take care of it. It especially insists on common sense and each and everyone’s responsibilities regarding its surroundings – some kind of socialization through nature, far from private property and closer to a contract between individuals around a common good. If I park my van on this spot, it must not harm someone else, nor nature: if someone has to use the road to drive through, they should have full access to it and perfect visibility, and if someone wishes to enjoy the same spot once I am gone, they should be able to do so in the same conditions as I did.

… But a hard step to take towards a common sense of maturity

Have we reached this level of maturity though? It seems that individually, or locally, we might have. We see more and more people willing to reduce their environmental impact despite travelling with a van, which might be a polluting means of traveling. How to use less water, use of solar panel, use of biodegradable products are among the top topics discussed among vanlifers.

 

But global awareness is difficult to raise. It is a tiresome process as shown by the long debates surrounding global environmental policies. Signs of different cultural identities and the need to confront the point of views in order to find a common truth.

 

So, while we wait for nature to be a common good, governed by common sense, let’s get wrapped up underneath a blanket, enjoying the view on the fjords, thinking quietly on how to generalize better behaviour towards nature.

Theorical inspirations – G. Hardin VS E. Ostrom – Against the tragedy of the commons

 

If you’re interested in theoretical thoughts that helped up build up around this article on free access and global governance of common goods, you can have a look at the following authors.

G. Hardin (The Tragedy of the commons, 1968) elaborates upon the fact that common goods must have a tragic fate considering an overexploitation of resources. But the Nordic concepts seem to be closer to a protective approach of resources that are considered common. The publications of E. Ostrom (Governing the Commons, 1990), who received the Nobel of Economy, underline the importance of social norms and personal implication in a reasonable use of common goods.

 

Interesting as well to understand the contractual approach to nature developed by Camille Girault in the article around free access of nature in Northern Europe : sharing a environmental capital and building up a contractual space. Article in French :  « Le droit d’accès à la nature en Europe du Nord : partage d’un capital environnemental et construction d’un espace contractuel », VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement (Référence – Hors-série 29 | mars 2018, mis en ligne le 15 mars 2018. Link)

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