Accessibilité VS Durabilité – un combat sans issue ?
Nos articles sont écrits en français et en anglais. La version anglaise est en bas de page.
Our posts are both written in french and english. English version is below this article.
Réflexion sur l’avenir du patrimoine – pour une éthique internationale et individuelle
Après notre voyage en Irlande, la visite des Cliffs of Moher et de The Giant’s Causeway, mais aussi la magie et la pureté des paysages écossais auront continué d’éveiller notre conscience vis-à-vis de la beauté de ce qu’offre la planète. Mais en voyant également des dizaines de cars de touristes se déverser sur ces sites, nous sommes tiraillés entre un sentiment de plénitude, de laisser nos yeux découvrir ces merveilles, et d’inquiétude, de ce qui en restera après autant de passages.
Par exemple, d’après les chiffres officiels d’il y a quelques années du ministère de l’économie britannique, plus de 850 000 touristes seraient venus à la Chaussée des Géants en 2015. Soit une moyenne de 2 300 personnes par jour. Le site du Giant’s Causeway semble pourtant pâtir malheureusement des trop nombreux cars de touristes qui se déversent sur le lieu à longueur de journée et « abîment » littéralement cette œuvre naturelle. Nous faisons certes partis de ceux qui auront marché sur les pierres à leur tour, mais faut-il juste profiter de la vue ou est-ce également l’opportunité de prendre conscience ?
Conservation des sites et démocratisation de la culture – où placer le curseur ?
La bataille pour l’accessibilité du site, à savoir une route goudronnée, et l’aménagement des chemins menant directement à la chaussée et bordant les falaises, au profit de la connaissance du patrimoine mondial pour tous, va de pair avec la fragilisation de ces lieux. Pierres devenus glissantes, lissées sous les milliers de semelles qui les ont foulées, chemins fermés étant donné l’effritement des falaises. Dur de savoir quel serait alors le juste milieu entre conservation des sites et démocratisation de la culture…
Venise, le Macchu Pichu, les Cinque Terre, le Mont Everest, l’île de Pâques, les îles Galapagos… Les merveilles du monde et lieux touristiques qui alimentent nos Instagram et profils Facebook défraient malheureusement la chronique presque nécrologique des sites touristiques victimes de leurs succès.
Pour une éthique internationale et un cadre de réflexion partagée
A l’heure où le « durable » est en vogue, il est grand temps de se poser la question.
Notamment du côté des institutions internationales responsables de la protection du patrimoine mondial. L’UNESCO avait déterminé 2017 comme année internationale du tourisme durable pour le développement. Reconnaissant l’importance du tourisme comme un moyen de développement économique et culturel et d’encouragement de la compréhension des peuples, c’est un instrument puissant qui doit être utilisé à bon escient. L’UNESCO, en partenariat avec l’UNEP (Agence de l’ONU pour la Protection de l’Environnement), travaille également sur un cadre politique et des outils permettant aux pays et organismes locaux de se saisir de l’importance de la gestion du patrimoine naturel de manière durable au travers de bonnes pratiques, orientations et checklists.
Pour des changements comportementaux à l’échelle humaine
Il est grand temps de se poser la question également chacun à son échelle. Comme nous réfléchissons de plus en plus à l’achat de nos sachets de pâtes et de nos légumes dans une logique zéro-déchet, bio et circuit-court, il nous faut désormais réfléchir à notre consommation des lieux touristiques. Pour rendre le tourisme durable, lever un peu le pied, et que l’empreinte que nous laissons sur ces lieux soit des plus légères et n’empêche pas nos petits-enfants de s’émerveiller devant ce que nous avons tant aimé découvrir de nos propres yeux.
Pour en savoir plus – World Heritage and Tourisme in a Changing Climate, publication issue de la collaboration de l’UNEP et de l’UNESCO, détaille les impacts du changement climatique et du développement économique de masse sur le patrimoine mondial. Le dossier reprend un ensemble de recommandations issues de cas d’études triés par continent, permettant de se projeter rapidement dans des lieux connus de chacun de nous ou précédemment visités.
Accessibility VS Sustainability – an hopeless fight?
Thoughts about the future of world heritage – for an international and individual ethic
Our trip in Ireland, the Cliffs of Moher, the Giant’s Causeway, but also the infinite nature that we witnessed in Scotland made us even more aware of the beauties hidden on Earth. Still, the dark side of these sites consisted in a flow of buses and tourists. We are stunned to have travelled to open our eyes over marvellous places, but also worried of what will remains of these beauties after so many feet touched them.
According to official figures, in 2015, more than 850, 000 tourists came to the Giant’s Causeway. It represents an average of more than 2,300 people a day. But the site seems to suffer from these tourists coming to admire the work of the wind, the sea and volcanos. These tourists put their footprint over the rocks and one by one add up to the destruction of what Mother Nature took years to shape. We are of course among the people that once stood on the rocks, but do we only have to enjoy watching the horizons standing on them, or can it participate to raising awareness among visitors?
Protection of the sites or democratization of tourism – where to stand?
The fight to make the site accessible, which includes the building of a road and of a path leading to the Causeway, participates to the will of making available World Heritage for everyone. But it goes along with the embrittlement of the place. The stones are now slippery, smoothed under the thousands of shoes that walked over them, the paths are, for some, now closed to the public given cliffs erosion. It is hard to find a balance between protection and cultural democratisation.
Venice Lagoon, The Machu Picchu, the Cinque Terre, Mount Everest, Eastern Island, Galapagos Islands… Wonders of this planet and touristic places that feed our Instagram posts and our Facebook profiles unfortunately also are on the front page of newspaper obituaries concerning touristic spots victims of their success.
For an international framework on sustainable tourism
In times when « sustainable » is a fashionable world, it is highly time to question ourselves.
Firstly, on the side of international institutions, responsible for the protection of World Heritage. UNESCO declared 2017 as the international year for sustainable tourism and development. Recognizing the importance of tourism as a leverage for economic and cultural growth and as a means to encourage mutual comprehension between peoples, it is a powerful tool that must be put into good use. UNESCO, working hand in hand with UNEP (the UN Environment Program), has developed a political framework and tools aiming at empowering countries and local entities to implement a sustainable management of their world heritage, through good practices and checklist items.
For behavioural changes at one’s own level
But it is also a personal matter. We are more and more trying to think about how to buy our pastas and vegetables from zero waste and sustainable agriculture, but we also have to include in our behavioural changes our consumption of touristic places. To make sustainable tourism by easing off and make our footprint on earth lighter. To let our grand-children be amazed in front of beauties we took so much pleasure to discover with our eyes wide-open.
For more information – The publication from the collaboration between UNEP and UNESCO entitled “World Heritage and Tourism in a Changing Climate” develops upon the impacts of climate change and economic growth over World Heritage. The file exposes recommendations and details a few case studies from all continents, that will allow the reader to identify with places he knows or previously visited.
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