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The Creative Van rentre au bercail

« Le seul fait de rêver est déjà très important. Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. […] Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure […]. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable ».

Jacques Brel

A toi, Voyage. Toi, l’étonnant rêve éveillé de 6 mois.

 

Rêver. C’est ce qu’on a fait des mois durant en préparant une aventure qui restera gravée dans nos mémoires. Des rêves à n’en plus finir, dont certains n’auront pas pu se réaliser, et d’autres que nous n’aurions pas même imaginés.

 

Des envies furieuses. Travailler à distance. Alimenter un site de photographies et sensations de voyage. On ne l’a pas fait pour les autres. On l’a fait pour nous. Pour cette envie furieuse de s’impressionner. Pour ce sentiment unique lorsque l’on sait que l’on s’est dépassé, que l’on a puisé au plus profond de nous-même l’envie d’aller quelque part, et d’y être arrivé. Pour toutes les fois où on a eu le souffle coupé. Face aux falaises de Moher, ou du Old Man of Storr, en entrant dans le Glencoe en voiture, en atteignant le sommet du Hellandsnutten après quelques passages d’escalades, perdus dans l’immensité des fjords en Norvège, sur la route serpentine du Mont Lovcen après l’orage face au coucher du soleil, à 2500m dans les Dolomites du Sud Tyrol au pied des Tre Cime encerclés de nuages, ou encore face au bleu hors du commun des lacs bavarois. Pour tous ces souvenirs incroyables qu’on ne pourra jamais lister de manière exhaustive, mais qui ne cesseront de se rappeler à nous.

 

Alors oui, on oubliera ce qu’il faut oublier. Les pannes de notre installation gaz qui a fait des siennes. Les désagréments sur la route et les incompréhensions face à l’itinéraire que notre GPS nous propose parfois sur des pistes cyclables quand on sait que l’on pèse plus de 2,5T et que l’on fait 2,7m. On ne pense plus aux fous du volant qui nous ont fait des frayeurs. On occultera de notre mémoire les matins où il a plu (et ils n’étaient pas nombreux). On ne se remémore déjà plus les matins où on avait parfois moins envie de continuer, moins l’envie d’avancer. On évitera de repenser à ces jours où il n’y avait plus de chocolat dans le van ou de compote de pommes quand cela faisait partie des petits plaisirs du quotidien pour nous, ces grands enfants. On oubliera ces nuits où nous avons dormi sur des parkings avec le ronron incessant de la route non loin.

 

Mais on aimera encore longtemps, ces moments où seul le bruit de la rivière berce vos nuits. Où le hibou chante dans la nuit dans la forêt comme pour vous rassurer. Où l’on s’est blottis sous un plaid en entendant l’orage passer et les gouttes de pluie ricocher sur la carrosserie. Où les rayons du soleil réchauffent doucement l’atmosphère fraîche du van au petit matin. Où ouvrir la porte du van vous propulse dès le réveil au cœur de la nature, face à la forêt, face à un fjord, dans un port irlandais, face à la mer croate, face aux colosses montagneux des Dolomites. Où tenir sa tasse de café chaude face à ça vous paraît encore irréel chaque matin. Où vous retomber en enfance devant un jeu de société plusieurs heures durant. Où l’on a compris que travailler dans ce contexte était possible. Où vivre dans 6m2 avec le monde comme jardin est un ré-enchantement permanent.

 

Des passions, ce sont les sensations de bonheur face au spectacle de la nature et des couchers de soleil dont on ne se lasse pas. C’est l’avantage de voyager à deux et de créer parfois des débats à n’en plus finir sur ce que l’on rencontre. C’est l’envie d’en retranscrire certains dans nos posts sur ce blog. C’est d’avoir renouer avec les longues randonnées et le plaisir de la marche. C’est d’avoir fait de la contemplation une activité à part entière.

 

Parce que oui, il y a les silences. Tous ces moments où la route se suffit, et où les paysages se laissent contempler et changent de couleur au fil de la journée pour le plaisir des yeux. Ce sont ces longs efforts en randonnées pour arriver au sommet. Ces moments loin de tout réseau et de connexion avec le lointain. Ces longues soirées dans le canapé à écouter de la musique sans dire un mot. Ces doutes parfois mais qui se dissipent si vite face à 6 mois sur les routes et tant de découvertes.

 

Les oiseaux au réveil, c’est ce que cela nous a fait de ne pas avoir vu de « grande » ville pendant plusieurs semaines parfois. Les rires d’enfants, ce sont les nôtres, émerveillés de peu de choses parfois, et retombant dans l’incrédulité de ceux qui redécouvrent la beauté du monde.

 

Certains diront que 6 mois c’était peu, que l’Europe ce n’était pas loin, mais notre bout du monde on l’a trouvé. Sur un plateau slovène dans un village de berger à Velika Planina, sur une vieille route norvégienne vers Stryn au milieu des montagnes enneigées, au cœur de l’orage encerclés par les moutons dans le Connemara, au détour d’un lac aux eaux translucides en Bavière, au bout du rocher de Trolltunga pendant une randonnée de 28km perdus dans la nature. Tout cela, était finalement là sous nos yeux, à quelques pas, et pourtant presque insoupçonné.

 

Alors rêvez. Voyagez. Ne cessez jamais de vous impressionner et de vous dépasser. C’est tout ce qu’on a cherché à faire avec The Creative Van pendant ces 6 mois. S’il retourne au garage pour l’hiver, les beaux jours reviendront pour de nouvelles aventures moins longues. La vie et la route nous ont piqués au vif et continueront de nous donner l’envie furieuse de vivre pleinement les prochains voyages que nous organiserons dans toutes leurs dimensions.

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